La communauté Flore partage douze règles essentielles pour une gestion humaniste et progressiste des entreprises à impact. Elle n'est pas une simple alliance commerciale. Ses membres partagent des valeurs communes, et oeuvrent ensemble pour développer l'intérêt général et la souveraineté économique. Selon leur implication, ils rejoignent l'un des quatre cercles opérationnels : Network, Alliance, Factory ou Studio.
La règle n° 12 concerne les entreprises, appelés Cellules, membres de Flore Factory et de Flore Studio. Elle s'intéresse au sort des bénéfices de l'entreprise. Rappelons-nous en effet que conformément à la règle n°8, les entreprises Flore investissent par palier et ont vocation à devenir rentable sous 24 à 36 mois, à chaque palier.
[12] Les bénéfices des Cellules sont répartis de manière équilibrée entre réinvestissement dans l’entreprise, remboursement des créanciers, épargne salariale pour tous les salariés, et rémunération des actionnaires.
La tentation de réinvestir 100% des bénéfices dans l'entreprise est courante. Elle est souvent saluée par les investisseurs car elle contribue à maximiser la valeur future de l'entreprise, au moment où il s'agira d'organiser un nouveau tour de table ou de céder l'entreprise. Ce n'est pas la voie que nous retenons.
Au sein de Flore, nous recommandons de retenir une approche plus équilibrée, qui consiste à répartir les bénéfices entre les parties prenantes :
- les salariés, via l'épargne salariale, afin de récompenser le succès qu'ils ont contribué à obtenir ;
- les créanciers, afin de réduire la charge de la dette de l'entreprise (intérêts d'emprunt) et de réinitialiser progressivement la capacité d'emprunt de l'entreprise, en prévision du prochain train d'investissement ;
- les actionnaires, qui ont accordé leur confiance aux fondateurs et qui méritent une rétribution lorsque l'entreprise atteint enfin une situation bénéficiaire ;
- et enfin l'entreprise elle-même, via la conservation des bénéfices en vue de les réinvestir ou de couvrir des difficultés futures.
A titre d'illustration, nous recommandons cette répartition :
- 10% reversés aux salariés en épargne salariale (intéressement, participation, abondement PEE)
- 25% consacrés au remboursement des emprunts (y compris par anticipation)
- entre 10% et 25% distribués en dividendes
- le solde réinvesti dans l'entreprise
La part consacrée au remboursement des créances doit être adaptée aux conditions de marchés (niveau des taux d'intérêt, politique économique générale) et à la proximité d'une nouvelle phase d'emprunt. Il est en effet préférable de démontrer sa capacité à honorer ses échéances en vue de souscrire un nouveau prêt dans de bonnes conditions.